Et si une balade dans la nature était un médicament ?

Notre mode de vie, surtout celui des citadins au rythme accéléré, a des effets néfastes sur notre santé : anxiété, diabète, asthme, dépression et autres n’ont jamais été aussi présents. La plupart sont soignés à coup de médicaments, avec des retombées importantes sur les budgets de la santé publique. Cependant, la solution à ces maux contemporains se trouve peut-être dans la nature.

Les effets de la nature sur notre caractère et santé sont reconnus depuis des siècles, mais ce n’est que récemment que la recherche se penche sur le sujet. Ainsi, en 2009, une équipe de chercheurs Néerlandais a démontré que les personnes situées à moins d’un kilomètre d’espaces verts souffrent moins de pathologies tels que les troubles cardiovasculaires, la dépression, etc. et ce quand bien même elles n’utiliseraient jamais ces espaces. Pareillement, les malades demeurant dans des chambres avec vue sur la nature tendent à guérir plus rapidement.

Des chercheurs japonais ont prouvé que 15 minutes de marche dans les bois ont un impact direct sur notre physiologie grâce à une étude menée sur 84 personnes se promenant dans 7 forêts différentes et le même nombre en ville. Les résultats sont édifiants ; suite à la promenade en forêt, les sujets montraient 16% de baisse de cortisol, l’hormone du stress, 2% de baisse de tension et 4% de baisse du rythme cardiaque.

Néanmoins, la raison de ces bénéfices constatés demeure un mystère. Les chercheurs ne peuvent toujours qu’émettre des hypothèses quant au fait que la nature ou des images de nature permettent une amélioration de nos performances mentales. A l’aide d’études en plein air où les sujets sont mis sous électrodes et grâce à des IRM où les sujets sont exposés à des images de nature, on sait qu’elle a un rôle apaisant sur le cortex préfrontal, une partie du cerveau lié à la dépression, mais on en ignore les raisons.

Cette lacune n’empêche cependant pas certains centres médicaux et gouvernements d’en tirer parti. A Oakland, en Californie, un projet pilote incite les pédiatres à prescrire des ordonnances un peu différentes : au lieu de cachets, les jeunes patients et leurs familles se doivent de visiter les parcs locaux. Les gouvernements commencent aussi à s’intéresser aux études sur le sujet ; une prévention et une cure naturelle pourraient être précieuses pour les finances publiques. Aussi, en Finlande des recherches ont été financées par l’Etat afin de combattre les taux alarmant de dépression et d’alcoolisme – 5 heures de nature par mois sont désormais recommandées. Des ‘power trails’ ont été désignés le long desquels on encourage à la marche et à la réflexion mais aussi à se baisser et à toucher les plantes.

La Corée du Sud en est le parangon. Ce pays, où plus de 70% de la population se dit déprimée à cause de son travail, embrasse ce genre de médicalisation. La Corée du Sud a en effet actuellement 3 ‘forêts curatives’ et 34 supplémentaires prévues d’ici 2017. Ces forêts accueillent différents troubles : des enfants tyrannisés à l’école jusqu’aux cancéreux.  Par exemple, dans la forêt de Saneum, à l’Est de Seoul, le gouvernement local finance un stage de trois jours pour ses pompiers souffrant de syndromes post-traumatiques. Au programme, de la marche, du yoga, des massages et autres activités au sein de la nature. Le support va au-delà des gouvernements locaux – le ministre des forêts affirme que leur futur est non pas dans la production de bois mais dans la santé publique. Les fréquentations des forêts indiquent cette tendance : les forêts coréennes ont accueilli 12.8 millions de visiteurs en 2013 contre 9.4 en 2009. Une université propose même une licence en ‘forêts curatives’.

Article tiré du site http://www.univers-nature.com/

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